The Endless Story: As It All Began (Part one)

Si on devait donner une date de naissance au Blues, beaucoup de gens vont nous mener vers le 18 aout 1920, le jour ou fut enregistré le premier blues de l’histoire, « Crazy Blues » de mamie « Robinson » Smith, sous le label Okeh, un label qui a vu défiler les grands noms du blues, de Mississippi John Hurt en 1928, à Keb’ Mo’ dernièrement. Mais en réalité le blues à toujours existé, le blues est né avec l’homme, un sentiment, un mal être, la colère, la déception, l’amour, la haine, la douleur, sont des sentiments qui font partie de l’être humain, sont des choses qui font l’humain, un humain.
Son House, comme tant d’autres, a essayé de définir, ce son, ce message, en disant « La solitude, ça vous laisse triste et cafardeux (...) L’homme s’en va s’asseoir et pleurer (...) Il penche la tête et pleure. (...) Le blues, ce n’est que ça »... Robert Johnson, l’homme qu’on dit avoir vendu son âme au diable à dit : "Le blues est un sinistre frisson qui vous glace. Si vous ne l'avez jamais eu, j'espère que vous ne l'aurez jamais...", « Le blues ne s'invente pas. On le ressent dans son cœur quand on pense au passé et quand les temps sont durs. ». Dixit Big Joe Williams, Henry Townshend l’a défini comme un exutoire à la tension. Le blues c’est un peu de tout ça, une manière comme une autre, de crier ou de refouler ce qu’on ressent. Un peu comme l’a dit Michel Jonasz : Le blues c'est quelqu'un qui raconte sa vie, son histoire, qui dit : tu m'écoutes, tu m'écoutes pas, c'est pareil...
Mais réellement, comment ce son, est né, ou et comment ?
Au milieu de nulle part, en Afrique centrale, au Sahara et en Afrique occidentale, bien avant l’esclavage africain qui devint esclavage américain, bien avant la découverte du nouveau monde, on entendait dans ces terres, ces champs et ce désert, des sons, des chants de travail, des moyens de communication, des légendes, des éloges aux ancêtres, des chant religieux, des rythmes incompris, étranges, qui caractérisaient ces régions. Toujours incompris, considérés comme des sous hommes, ils furent emmenés en masse vers un endroit que l’homme venait de découvrir, vers un monde qui allait devenir un empire, ils y furent emmenés de force, déracinés, exploités, torturés, on leurs a tout enlevé mais le rythme, ils l’avaient dans la peau.
Ces tonalités, ces couleurs retentissent toujours, au Mali, au Sénégal, au Maroc, au sud Algérien, elles n’ont vu la lumière du jour, des siècles et des siècles plus tard, une musique aussi vieille que le monde fut chantée par les Touaregs, Les Griots, les Gnaouas, des sons que les occidentaux ont appelé par la suite le «Desert Blues », fut popularisé par des artistes tels que Ali Farka Touré qui fut surnommé le king du desert blues, il fut suivi par d’autres comme Toumani Diabaté, Rokia Traoré, Ballake Sissoko, Habib Koité, Tinariwen, Ouled El Abdi, Othmane Baly et tant d’autres artistes dits « World », qui ont séduit le monde, et collaboré avec les plus grands noms de la scène mondiale, tels que Ry Cooder, Taj Mahal, Santana… et j’en passe.
Ceux qui ont eu la chance de voir Bassekou Kouyaté le 13 novembre 2008 à Alger, ou écouté n’importe quel album ou artiste de sa région, on t du remarqué que le son de son « N’goni », ses mélodies et ses solos, ressemblaient beaucoup aux sons émis par les premiers bluesmen, le rythme du « Balafon », était si proche de celui des « Jug Bands » et « String Bands » de Memphis, et de Cincinnati, qu’en entendait au début du vingtième siècle, partout dans le sud des USA.
De l’autre coté de l’atlantique, ces esclaves, arrachés de leurs terres natales, ont troqué leurs Balafon contre une planche a laver le linge « Washboard », la cora contre un fil de fer tendu sur un mur « Diddley », leurs ngoni contre une guitare, ou un banjo, la plupart du temps improvisés, comme la boite a cigares qui fut la première guitare de Blind Willie Johnson, ou la boite de marshmallows, qui a servi de guitare a Brownie Mc Ghee. Une bouteille en guise de flute, puis une flute crée avec un bout de roseau « The Fiffre » (rendu populaire par Othar Turner), comme quoi, même en étant esclave, la liberté va être chantée , avec ou contre le gré des « Maitres ». Mais personne ne se doutait que ces esclaves, ces sous hommes allaient changer le cours de l’histoire de la musique populaire dans le monde entier, que Leurs voix cassées, et leurs instruments « primitifs », allaient se transformer en armes, et faire de leurs détenteurs des hommes libres.
To Be continued…

Super! Je t'assure t'as super bien fait cette histoire sans fin. Tu veux qu'on commente au fur et à mesure que tu postes, ou bien à la fin ga3?

bah ché pas trop, c un truc que j'ai griffoné y'a un peu longtemps, et que je suis en train de revoir c derniers jours, je ve bien créer un topic différent pour chaque partie, et je prefere cela, pour que vos coms et critiques m'aident a revoir la chose!

^^ je sais pas pourquoi, mais àa chaque fois que j'ouvre ton topic je commence à chanter Chnough l'blues dh'bjaïa.

Enfin si possible, ennarr, de mettre à la fin de chaque partie une petite liste d'album à découvrir, à télécharger, histoire de bien illustrer tes écrits, et pour de rentrer dans le monde du blues.

Discographie sélectionnée:

Ali Farka Touré - Savane ( Label: World Circuit: 2006)
Rokia Traoré - Bowmboï (Label: Indigo : 2004)
Ali Farka Toure & Toumani Diabate - In The Heart Of The Moon (World Circuit 2005)
Steve Shehan & Baly Othman - Assouf (Triloka 1994)
Hassan Hakmoun, Adam Rudolph, Don Cherry - Gift of the Gnawa (Flying Fish 1991)
Ali Farka Toureé & Ry Cooder - Talking Timbuktu (Hannibal 1994)
Taj Mahal & Toumani Diabaté - Kulanjan (Hannibal 1999)
Bassekou Kouyaté & Ngoni Ba - Segu Blue ( Out Here Records 2007)

Une Jolie compilation que je vous recommande vivement: Desert Blues (3 volumes de 2 CD) - Label: Network

Vol 1: Ambiances Du Sahara (1995)
Vol 2: Rêves d'Oasis (2002)
Vol 3: Entre Dunes Et Savanes (2008)

Ah voilà!